H. Castillo n’hésite pas à définir ce système de « féodal » et ces leaders jouiraient même d’un droit jus primae noctis au regard de jeunes mariées appartenant à la communauté des récupérateurs. 17, p. 155-177. Pratiques de récupérat... , Presses universitaires François-Rabelais, 2015, Réforme, crise, ajustements et malentendus entre acteurs : quand la question des déchets devient un problème public. puisse être réalisée par différents opérateurs et sous différentes modalités de mise en œuvre locale. Le clientélisme et la corruption s’y déploient davantage parce qu’il s’agit de populations plus vulnérables qui connaissent peu leurs droits. Pour sortir de ce dilemme, la société chargerait donc des acteurs spécifiques d’opérer la médiation entre ce qui est « sale » et « impur » et ce qui ne l’est pas. Ces travaux précurseurs portent en effet sur les conditions de vie de ces populations marginales qui, parmi différentes stratégies de survie, ont recours au ramassage et à la récupération des déchets dans les rues et sur les décharges urbaines. […] Dans les quartiers pauvres des villes africaines, la production quotidienne de déchets ne dépasse pas 400 g par personne, essentiellement composés de débris végétaux et alimentaires, de poussières et de cendres. Au-delà de l’exemple argentin, l’article met plus généralement en exergue les défis posés par la collecte et l’élimination des déchets pour la gestion urbaine des métropoles d’Amérique latine caractérisées par de grandes disparités économiques et sociales. ». Varda, Les glaneurs et la glaneuse (2000), mais aussi au freeganisme qui consiste à récupérer les déchets alimentaires des commerces, soit par conviction idéologique anti-consummériste (« déchétarisme »), soit par nécessité. 33Les recherches de C. Furedy (1984) sur Calcutta enrichissent la typologie des récupérateurs et des modes d’articulation de leurs activités au système économique urbain. Un mode de fonctionnement similaire a été décrit par C. Furedy pour Calcutta (1984). Le référentiel "gestion des déchets" est un outil mis à la disposition des établissements En amont et en aval de la chaîne de prise en charge du déchet, la valorisation des matières via la collecte sélective et la récupération s’est imposée comme une troisième dimension de ces politiques. Au cœur de ces travaux se trouve un questionnement : « Dans ces contextes urbains, comment les pauvres survivent-ils ? Enfin, ces différents dispositifs peuvent aussi former des systèmes « composites » (Jaglin, 2005 ; Durand, 2010) offrant une combinaison de prestations plus ou moins adaptées. Celle-ci s’effectue clairement au détriment de la petite paysannerie locale pratiquant une agriculture vivrière périurbaine qui nourrit la ville et au profit d’une agriculture spéculative, celle des agro-carburants : ces cultures nécessitent de grandes quantité de compost, mais aussi des moyens financiers et techniques pour l’utilisation de celui-ci que seuls les agro-industriels, notamment étrangers, détiennent. 53En ce sens, il nous semble qu’une lecture de ces systèmes « composites, mous, hybrides » en tant que continuum est plus appropriée pour saisir les expériences illustrées dans les textes proposés ici. La gestion de l'environnement et surtout la gestion des déchets constitue une préoccupation capitale pour les villes du monde en générale, et celles des pays du tiers monde en particulier. Ces objectifs ont été fixés par la loi Grenelle I (Loi n°2009-967 du 3 Août 2009) : La loi Grenelle II (Loi n°2010-788 du 12 Juillet 2010) quant à elle impose une obligation de tri à la source et de collecte sélective des déchets organiques pour les gros producteurs, afin d'augmenter la valorisation de ces déchets. Jeanjean Agnès, 2006, Basses œuvres. 55Cette dimension territoriale constitue une autre lecture transversale de Sociétés urbaines et déchets où les différentes échelles d’observation choisies par les contributeurs se font écho : les espaces de vie et de travail des récupérateurs et la « double peine » qui pèse sur eux en raison des risques ; les circulations des hommes et des matériaux en ville ainsi que les « territoires de collecte » et, enfin, l’échelle urbaine et la question des différentiels de gestion et des injustices socio-spatiales qui en découlent. Gouhier Jean, 1984, « Géographie des déchets dans L’art d’accomoder les restes », Paris, Centre de documentation industrielle, Centre Pompidou, p. 17-21. 21 Ces positionnements font écho aux débats de l’époque sur l’informel et le formel. Les résultats de l’étude ont révélé que de nombreux textes sur la gestion des déchets biomédicaux ont été adoptés au Burkina. Depuis 2007, elle s’intéresse également aux systèmes de gestion des déchets et, plus particulièrement, aux récupérateurs et recycleurs de déchets au Caire et à Casablanca. C’est le cas dans de nombreuses villes indiennes, au Caire – où les relations entre chiffonniers et habitants peuvent se décliner sur plusieurs générations – ou à Buenos Aires. À Buenos Aires toujours, la création de coopératives de tri lointaines et l’arrêt en 2008 du célèbre « Train Blanc » – une rame sans sièges, permettant aux cartoneros de circuler aisément avec leurs chariots depuis leurs quartiers jusque dans la ville-centre – éloignent les récupérateurs des lieux de la ressource en déchets. Ce court-circuitage d’un certain volume de matériaux permet d’arrondir leur petit salaire et rendre l’activité profitable même s’il constitue certainement un manque-à-gagner pour les récupérateurs. L’accent sera tout particulièrement mis sur les recompositions des intérêts des acteurs et les reconfigurations spatiales autour des nouveaux enjeux. En France, l'accent est mis sur la réduction des quantités de dechets. L’article d’Émilie Guitard propose une analyse de ce transfert du déchet de l’espace privé à l’espace public : dans les villes moyennes de Garoua et Maroua, au Nord du Cameroun, les restes sont, en effet, d’abord réutilisés et réemployés dans la sphère domestique ou dans des réseaux spécifiques du réemploi tels que celui des forgerons. Pourtant, si ces systèmes alternatifs peuvent représenter une solution à l’échelle micro-locale (immeuble, ensemble de maisons ou quartier), pour les opérations de traitement et élimination, la gestion doit s’ancrer à une échelle plus large et s’articuler au système conventionnel (Hardoy et al., 2001 ; Coutard, 2010). Furedy Christine, 1990, « Waste Recovery in China », Biocycle, p. 80-84. L’auteur offre une description très fine des différents rôles professionnels dans l’activité de récupération et des liens qui existent entre les différentes phases de l’activité et leurs acteurs : les ragpickers, les chiffonniers, les ragbuyers, ceux qui achètent aux ménages ou aux entreprises leurs rebuts et dont le capital est assuré par les ragdealers, les intermédiaires qui stockent, classent et écoulent ensuite les matériaux récupérés. Dix ans après, un nombre croissant d’institutions et d’individus – plus de 200 – s’impliquent dans le réseau en vue de combler le manque de connaissances dans ce domaine. Cette boîte à outils se présente sous forme d'onglets thématiques : Dans chaque onglet, vous trouverez des fiches méthodes et des outils à télécharger. Introduction 78 2. (dir. ). S’y ajoutent les dimensions politiques et sociales : les filières de récupération qualifiées d’informelles sont créatrices d’emploi ; elles contribuent localement aux systèmes « officiels » de collecte et de traitement des déchets qu’elles délestent ; elles répondent aux préoccupations environnementales des gouvernements. : 2001, De la souillure. Ici, l’association entre le déchet, l’impur et l’élimination a dépassé le domaine du symbolique pour atteindre la dimension de l’horreur ! 10Il s’agit donc ici de penser les services urbains des déchets comme un système résultant de l’articulation entre, d’une part, les savoirs et procédés techniques, d’autre part, les jeux d’acteurs et, enfin, les modes de régulation et logiques territoriales qui les sous-tendent. À cette situation de marge spatiale s’ajoutent les effets directs et indirects du travail avec les ordures qui affectent l’environnement des récupérateurs : accumulation des déchets en attente de tri, de revente et de recyclage, dépôts pérennes des rebuts qui ne peuvent être traités mais qui ne seront pourtant jamais évacués, pollution atmosphérique, mais aussi des sols, des cours d’eau et des nappes superficielles. Il est exporté par les grandes firmes, convoquées par des administrations urbaines ne pouvant faire face aux nouveaux défis dans des métropoles où le service des déchets est peu structuré. Le service public confronté à l’État et aux sociétés projetées en Afrique », Télescope, Québec, p. 98-112. 61Ces pratiques professionnelles dans la ville peuvent être bouleversées par les réformes de modernisation des systèmes de gestion. 24 L. Debout (2012) propose cette définition pour qualifier le service de gestion des déchets en opposition « aux réseaux durs » à partir desquels a été établie la définition traditionnelle, à savoir une gestion centralisée, unicité de la filière, réseau d’armature territoriale, homogénéité, etc. 40 In fine, l’image qui en résulte est celle d’individus qui collectent des matériaux pour des acheteurs formels (intermédiaires) qui, à leur tour, sont reliés à des vendeurs dont les affaires se développent à une échelle plus industrielle. La troisième modalité de récupération est celle réalisée pour des activités artisanales lorsque les récupérateurs approvisionnent les artisans de matériaux pour la fabrication d’objets particuliers. la chute, la déchéance – (2010, 49-50). Il s’agirait donc d’intégrer les activités et les pratiques des récupérateurs afin de garantir une véritable gouvernance urbaine des déchets. Ailleurs, l’arrivée des bennes-tasseuses, matériel lui aussi « moderne » souvent importé de l’étranger, oblige les récupérateurs à modifier leurs horaires et parcours pour récupérer les matériaux intéressants avant leur passage. À partir de l’exemple de la ville de Sfax, les auteurs montrent comment la stratégie de gestion centralisée mise en place par l’État – fondée sur la valorisation exclusive de certains matériaux et la mise en décharge des autres – s’articule à une variété d’initiatives locales, privées, individuelles et collectives, formelles et informelles, qui occupent un créneau négligé par la gestion étatique. L’art de faire parler les restes, Paris, L’Harmattan, 128 p. Binebine Mahi, 2010, Les étoiles de Sidi Moumen [roman], Casablanca, Le Fennec, 150 p. Birkbeck Chris, 1978, « Self-Employed Proletarians in an Informal Factory: The Case of Cali’s Garbage Dump », World Development, vol. Retrouvez dans cette rubrique les avis d’événements significatifs recouvrant les incidents et accidents classés sur l’échelle INES survenus dans les installations nucléaires de base (INB) et les transports de substances radioactives. Conception et réalisation : Emmanuel VERNUS, Jacques MÉHU, Jeanne BONNET – PROVADEMSE ; Gaëlle MAGNAVACCA – GIRUS ; Dan DASSIER – TRINOV. Ces dimensions de souplesse et de segmentation prennent toute leur importance dans des villes où le service mis en place par les autorités n’est pas toujours performant et où il n’atteint pas l’ensemble des quartiers selon les mêmes modalités. Toutefois, si ces changements s’inscrivent dans un processus d’actualisation et d’homogénéisation du secteur en termes techniques et normatifs selon les nouveaux impératifs environnementaux en matière de déchets, certains aspects renvoient également à des événements et des processus très locaux. 8 La notion de « continuum socio-techniques » a été utilisée par Sylvy Jaglin dans le cadre du réseau de recherche SERVED (Services en réseaux dans les villes en développement) qu’elle définit comme un assemblage de systèmes socio-techniques qui assurent ensemble la fourniture de services urbains (séminaire du 9 décembre 2010, AFD-LATTS). 58Enfin, sans doute la « double peine » atteint-elle son comble lorsque les récupérateurs, comme au Caire, ont eux-mêmes à payer une taxe pour la collecte de leurs déchets alors qu’ils n’ont jamais vu l’ombre d’un camion benne…. Castillo Berthier Hector, 2003, La basura en el limbo : desempeño de gobiernos locales y participación privada en el manejo de residuos urbanos, Comisión Mexicana de Infraestructura Ambiental & GTZ. Cependant, plusieurs lectures transversales relient les situations présentées et les inscrivent dans des débats plus vastes, présentés ci-dessous. Fréquemment, le discours commun associe la saleté des espaces publics au manque de civisme des citoyens et à un déficit d’éducation à l’environnement qui concerneraient notamment les habitants des quartiers peu aisés. De plus, dans le nouveau contexte de valorisation du déchet, leurs activités – qui, parfois, n’ont pourtant pas fondamentalement changé – acquièrent une valeur inédite et, dès lors, leur rôle d’opérateurs du nettoiement et de la propreté de la ville, voire la dimension écologique de leur travail, constitue un registre supplémentaire, en particulier instrumentalisé lorsque leurs activités sont menacées (Cirelli, 2006, 2011 ; Florin, 2011). Un vaste méli-mélo, où l’on mélange la domestique et le narcotrafiquant, le cireur de chaussures et le patron d’une petite entreprise. Dans le sens commun, ces dénominations participent pleinement de la figure du récupérateur et de l’identité professionnelle des individus, des groupes et communautés qui travaillent avec et vivent du déchet. 86Le quatrième article introduit la grave question de la vulnérabilité des populations qui vivent ou travaillent à proximité des déchets : une vulnérabilité sociale qui se double d’une vulnérabilité des territoires, produite par les activités liées à la prise en charge des déchets (collecte, valorisation et élimination), mais aussi à leur circulation dans l’espace urbain et aux risques sanitaires et environnementaux afférents. Barraqué Bernard, 1993, « Qu’est-ce que le génie de l’environnement ? La promotion de ces PPP repose sur plusieurs croyances : une performance accrue du service public grâce à des méthodes innovantes ; une réduction des coûts grâce à davantage de productivité et rentabilité ; une protection de l’environnement plus performante grâce à un personnel très qualifié ; et, enfin, un investissement des capitaux privés pour les infrastructures (The World Bank, 2011). Le lecteur peut se reporter au lexique proposé en fin d’ouvrage. 44Ce travail de « visibilisation » des récupérateurs a été renforcé depuis une vingtaine d’années par les actions des ONG et des associations de défense de leurs droits, notamment en Asie et en Amérique latine dont WIEGO23 est parmi les plus actives. Souvent, la pression sur le service des déchets est un tel défi que les acteurs publics sont obligés de constater que les activités de récupération contribuent à la salubrité et propreté urbaines et à diminuer les dépenses publiques tout en réduisant les volumes à collecter. En pratique, la matière première secondaire est un déchet qui a été transformé et/ou combiné, en vue d’obtenir un produit utilisable dans les procédés de fabrication en remplacement de la matière première initiale. Ceci dit, depuis quelques années et si l’on en juge par le nombre d’articles, de thèses, de films ou de romans produits15, on observe une forme d’engouement pour cette thématique. Dans les années 1990, la Banque mondiale comptait, pour les pays en développement, en moyenne 2 000 travailleurs des déchets par million d’habitants et jusqu’à 5 000 par million de résidents dans certaines villes d’Asie centrale, contre 1 000 par million de résidents dans certaines villes d’Amérique latine (Cointreau-Levine, 1994). ». Cette méthodologie privilégie les entretiens avec les acteurs, l’observation – dans certains cas, l’observation participante –, les relevés de terrain et la cartographie fine des processus à l’œuvre. Wolf Eric, 1966, « Kinship, Friendship, and Patron-Client Relations in Complex Societies », The Social Anthropology of Complex Societies, p. 1-22. 9 La définition de la valorisation se limite en général à la transformation des déchets ainsi qu’en témoigne la directive européenne 2008/98/CE du 19/11/2008 : « Toute opération dont le résultat principal est que des déchets servent à des fins utiles en remplaçant d’autres matières qui auraient été utilisées à une fin particulière, ou que des déchets soient préparés pour être utilisés à cette fin, dans l’usine ou dans l’ensemble de l’économie. C’est bien par leur travail de collecte, de stockage, de triage, de transformation (lavage, coupe, compactage, etc. Il s’agit ici de la collecte et de la récupération des déchets effectuées par des groupes de populations – souvent identifiées comme marginales – dotés de degrés d’organisation différents et dont l’objectif est de tirer profit de ce que d’autres citadins abandonnent. In Cirelli, C., & Florin, B. Ce cadre intègre trois dimensions capitales pour appréhender la gestion des déchets au Sud : les parties prenantes actives et passives, les éléments techniques et les paramètres du contexte local garantissant la durabilité du système (aspects socioculturels, environnementaux, institutionnels, économico-financiers, politiques et de politiques publiques). Entre le bricolage des éboueurs de Paris, évoqué plus haut, et le braconnage des catadores, il y a au moins deux points communs : au-delà de la découverte des « trouvailles », il s’agit de lutter contre la monotonie et la dureté du travail et de mettre à distance un travail jugé sale et honteux. Les attitudes hostiles vis-à-vis des récupérateurs peuvent aller jusqu’à la répression et la violence13. 62La modernisation des dispositifs de collecte peut aussi impliquer des modifications dans les façons de faire et de circuler : ainsi que l’explique L. Fernández, à Montevideo, l’installation de containers « modernes » à ouverture étroite implique davantage les enfants des clasificadores qui, petits et minces, peuvent mieux se glisser à l’intérieur. Cependant, le système de gestion semble inadéquat à toutes les étapes depuis le tri jusqu’à l’élimination. A Study of Socio-political Relationships in Mexico City Waste Management System, Master in Cultural Anthropology, Uppsala University, 79 p. Furedy Christine, 1984, « Survival Strategies of Urban Poor. Debout Lise, 2012, Gouvernements urbains en régime autoritaire. Ces structures réintègrent des objets ou des matières en bout de course dans des transactions économiques afin de réinsérer socialement des personnes exclues du marché du travail. Cahiers de recherches afro-américaines : Transversalités, Par auteurs, Par personnes citées, Par mots clés. Corps, ville, industrie, Paris, L’Harmattan, p. 9-17. Frykman Carina, 2006, The Power of Waste. ), Les travailleurs des déchets, Toulouse, Érès, coll. Principes de gestion des déchets. Parfois, néanmoins, leur mobilisation peut produire leur enrôlement dans les services conventionnels7, produisant alors des systèmes « composites » (Llorente, Zerah, 1998 ; Jaglin, 2005 ; Jaglin, Zerah, 2010) ou « alternatifs » (Coutard, 2010) dont la littérature scientifique fait de plus en plus état. Vérifiez si votre institution a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books. 19Les contributeurs de Sociétés urbaines et déchets ont porté particulièrement leur attention sur les pratiques professionnelles, individuelles mais parfois collectives ou associatives, de ceux qui ont directement « à faire avec » les déchets, à savoir ceux qui les collectent et les récupèrent. 22L’acte de récupérer, de réemployer, de recycler le déchet est ainsi marqué par un paradoxe : certes, il s’agit de le sauver de la disparition par le réemploi et le recyclage, mais, tout aussitôt, le déchet corrompt celui qui le touche. La filière bois met en avant une amélioration possible de la classification des déchets de bois et de la réglementation pour améliorer la valorisation énergétique de ce matériau ; La filière textile doit progresser dans la collecte et le tri, et mettre au point grâce à des efforts de D’autre part, la notion englobe également la mise en valeur des activités et pratiques des acteurs liés à la récupération et au recyclage. De même, dans certaines décharges « contrôlées » ou en cours de mise aux normes, la position des autorités gestionnaires est socialement et politiquement complexe lorsqu’ils ont à faire aux récupérateurs installés sur le site. Dans ce contexte général, le domaine de la gestion des déchets a profondément évolué : au cours des dernières décennies, les politiques publiques sont ainsi passées d’une obligation d’évacuation à une logique de valorisation (recyclage des matières, production d’énergie, etc. Mais jusqu’où aller dans le tri ? ], Petrópolis, RJ Vozes, 156 p. Scheinberg Anne, 2001, Micro and Small Entreprises in Integrated Sustainable Waste Management, The Netherlands, WASTE, 38 p. Shanin Teodor, 1973, « The Nature and Logic of the Peasant Economy », The Journal of Peasant Studies, vol. Les déchets non dangereux sont habituellement gérés sous la responsabilité des autorités locales, al… Selon Oxfam Québec 2007, il existe plusieurs principes de gestion des déchets dont l'usage varie selon les pays ou les régions. Depuis 1995, ces consultants mènent un projet de recherche bottom-up, intitulé UWEP, sur la gestion des déchets dans sept pays – Mali, Costa Rica, Pérou, Philippines, Inde, Bulgarie, Égypte – qui aboutit à la formulation d’un cadre conceptuel nouveau, l’ISWM (Integrated Sustainable Waste Management). Parvenant à recycler 79 % des déchets de la capitale de l’Uruguay, les clasificadores subissent néanmoins les externalités négatives de ce système de gestion hybride : aussi leurs quartiers sont-ils des espaces de grande pollution, où les déchets non réutilisables s’accumulent sans que la municipalité n’intervienne ; de même, certains camions bennes préfèrent déverser leurs déchets chez les clasificadores plutôt que d’avoir à payer le prix de mise en décharge. ), chacun possédant sa filière spécifique. À l’instar de J. Cavé, L. Debout s’interroge sur la nature du déchet et les effets que les différentes représentations, déchet-rebut et déchet-ressource, ont sur l’organisation du service et sur la recomposition des intérêts autour de sa valorisation. Sawaia Bader, 1999, As artimanhas da ExclusaÞo : Anàlise Psicos-social e Ética da Desigualdade Social [4e éd. Florin Bénédicte, 2010, « Quelques effets de la réforme du système de gestion des déchets au Caire : reconfigurations des territoires professionnels des zabbâlîn (chiffonniers) », Géocarrefour, vol. 11 On pense ici aux œuvres, hors normes, de l’art brut dont beaucoup ont été réalisées par des pensionnaires d’asiles psychiatriques. 3Plus généralement, dans les pays à hauts revenus, les glaneurs2, biffins, binners3 et autres récupérateurs requalifient les déchets, même si ces expériences n’ont été prises en compte que relativement récemment par les pouvoirs publics. Le Grenelle de l'Environnement a fixé des objectifs ambitieux pour les déchets, dont les déchets des entreprises. « Sociologie clinique », 185 p. Lhuilier Dominique, 2005, « Le “sale boulot” », Travailler, no 14, p. 73-98. Originaires de Sidi Damed, situé à 250 km d’Alger, ces récupérateurs réalisent des allers-retours entre la décharge, où ils résident temporairement, et leur bourgade d’origine, où vivent leurs familles et où se trouvent des ateliers de recyclage. Dans ce contexte général, le domaine de la gestion des déchets a profondément évolué : au cours des dernières décennies, les politiques publiques sont ainsi passées d’une obligation d’évacuation à une logique de valorisation (recyclage des matières, production d’énergie, etc.). Elle a été réalisée pour l’ADEME par le groupement PROVADEMSE – GIRUS – TRINOV de mai 2011 à avril 2012, sur la base d’une première version créée en 2002 par TRIVALOR (suite à une étude de cas réalisée en 2001) et d’une seconde étude de cas en 2011 dans le cadre de son actualisation. La gestion collective des déchets d'entreprises, sur une zone d'activités par exemple, est un moyen d'améliorer les pratiques de gestion des déchets, en rendant accessible à toutes les entreprises, y compris les plus petites, le tri et la valorisation des déchets. Les récents conflits autour de la fermeture de la plus grande décharge de Mexico et les reconfigurations qui ont suivi montrent les fortes imbrications – politiques mais aussi sociales et économiques – de ce dispositif au système conventionnel. 34Dans les années 1990, l’attention particulière donnée aux facteurs sociaux et environnementaux dans le domaine des déchets participe à l’avènement du « génie environnemental » dans la gestion urbaine (Barraqué, 1993). 18 De la même manière que les études de l’époque sur la paysannerie le faisaient pour les unités de production rurales (Shanin, 1973 ; Mintz, 1973 ; Silverman, 1979). Or, la réussite de ces expériences repose sur la complémentarité entre, d’une part, les ressources et l’expertise de gestion du secteur privé et, d’autre part, le rôle de régulateur et de contrôle du secteur public.