Le Sacrifice est l’ultime chef d’œuvre de Tarkovski, et son image finale est d’une telle beauté qu’elle clôt avec une puissante émotion l’une des filmographies les plus exceptionnelles de l’histoire cinématographique. Alexander n’aura été proche de réaliser un accord humain qu’avec Maria, fille du peuple, mais celle-ci retourne à sa vie et lui à une aliénation totale. (Il est certes hautement discutable que le film demande des comptes de ce sacrifice à la mère en particulier, et non à sa fille ou à son mari. La suite, le sacrifice final, justifie à lui seul ce film dont nous ne savons nous-mêmes pour le reste quoi penser exactement. Il y a chez Tarkovski la conviction (présente aussi chez Bergman) que la capacité à créer une collectivité juste, une société acceptable, passe par la possibilité de réaliser le bonheur dans un cadre conjugal, familial. Pourquoi Papa ? Bien entendu, l’acte de rédemption de l’humanité ne viendrait pas d’une infidélité commise envers l’épouse légitime. En faisant preuve de foi, comme celle qui est nécessaire pour arroser, chaque jour, un arbre mort en pensant lui redonner vie. Présentation du livre sur le cinéma : Le Sacrifice d'Andrei Tarkovski. La panique les prend, la mère est prise d’hystérie, ne contient plus sa rage alors que dehors il tonne. Récit de fin du monde sur fond de questionnement religieux, Le sacrifice se voulait plus linéaire, plus accessible sur le plan de la dramaturgie que ses longs métrages précédents. L’accès lui est ensuite donné à la pièce refoulée qui lui révèle un miroir, d’où il peut se contempler seul, à six ans. Sven Nykvist, Scénario : « Au commencement était le Verbe. Cet élément peut se développer à l’intérieur de l’âme de chacun, jusqu’à devenir le principe directeur capable de donner un sens à sa vie. Cela étant fait, il sort. Et c’est pourquoi il termine, non pas sur son double, mais sur son enfant, la génération future, qui parle soudain, nous plus pour affirmer comme dans les monologues du père mais pour interroger (« Au commencement était le Verbe. C’est donc sur les terres de Bergman (qui n’aimait guère Le Sacrifice) qu’il vient tourner… avec des collaborateurs réguliers du maître suédois. A PROPOS DES FICHES CINEMA D’UNIVERSALIS Les grands films méritent le même traitement que les grands livres. Mais si Le Sacrifice nous raconte une apocalypse, c’est avant tout dans le sens premier du mot, celui d’une révélation. Set in the fictional Norvinsk region located on the frontier between Russia and Europe, the metropolis of Tarkov was plunged into anarchy thanks to the Contract Wars. On y retrouve tout ce qui fait le cinéma de Tarkovski : des plans sublimes, une réflexion d’une intelligence vertigineuse, la quête d’un mysticisme qui élèverait l’humanité (sans parler forcément d’une religion en particulier, mais plutôt d’un développement spirituel), etc. Ici comme dans ses autres films, le réalisateur russe s’adresse avant tout à nos émotions plus qu’à notre intellect. Look up sacrifice, sacrificer, or sacrificial in Wiktionary, the free dictionary. Comme tout changerait si nous cessions d’avoir peur de la mort ». Les avions menaçants que l’on entend survoler l’île et qui font trembler les murs, les informations alarmistes qui arrivent de la lointaine civilisation juste avant que l’électricité ne soit coupée, la panique qui s’empare d’Adelaïde, la femme d’Alexander, (et à laquelle le matérialiste docteur Victor n’a qu’une seule solution à proposer, une piqûre de calmant qui ne fait pas disparaître le problème mais permet juste de vivre avec) : nous sommes bel et bien dans une ambiance de fin du monde, de fin d’un monde pourrait-on dire. Ce jour-là, une guerre mondiale éclate, plongeant ce petit groupe dans la panique. Elle oblige les gens à agir sans nécessité. Un ouvrage conçu par des spécialistes du cinéma pour tout savoir sur Le Sacrifice d'Andrei Tarkovski. Le sacrifice Sortie le 14 mai 1986. Car la foi, c’est la connaissance par l’amour. La question se pose ainsi : Tarkovski a-t-il commencé, ici, à faire du Tarkovski ? Or, cette foi se manifeste avant tout par des actes. Inspiré d’une nouvelle écrite par le réalisateur en 1984, ce film récapitule les thèmes fondateurs de son oeuvre, ces thèmes qui, comme il le dit, «viennent du fond de l’âme». Cette observation est juste pour elle-même, mais elle est égoïste. Il s’agit d’une longue parabole dont plusieurs aspects restent assez obscurs. Date de sortie en France : 12 mai 1986 Le Sacrifice est le film testament du grand cinéaste russe Andrei Tarkovski. Date de reprise : 20 juin 2018 Le projet transcendant d'Andrei Tarkovski s’accomplit dans une impasse sociale. Le miracle advient, dans un calme paradoxal, une indifférence de ceux qui quelques heures avant craignaient encore pour leur vie. Ce procédé de rédemption sera apporté par un personnage important, typiquement tarkovskien : l’innocent du village, Otto le facteur. LE SACRIFICE D’ANDREÏ TARKOVSKI Une parabole sur le temps de la in ’œuvre du grand cinéaste russe Andreï Tarkovski Jean-Luc MAROY (1932-1986) n’a pas la réputation d’être facile d’accès auprès du grand public, et sans doute est-ce déjà une raison suisante pour en explorer les énigmes et les mystères ain de la rendre plus acces-sible. Genre : drame Filippa Franzén, Montage : Il réinsuffle la croyance dans le cinéma. Une fois de plus, comme dans Nostalghia, il s’agit de sauver le monde en accomplissant un acte apparemment dérisoire. Et entre la sympathique vacuité de Victor, son ami qui s’apprête à fonder une clinique (un matérialiste, donc, dans la logique du film) en Australie (pays se caractérisant par une absence revendiquée d’Histoire), et sa vie de reclus, le spectateur est bien en peine de décider qui vraiment se fourvoie. En Suède, il faudrait coucher avec Maria, la servante, réputée être un peu sorcière. Or, les arbres sont les symboles évidents de cette spiritualité qui élève l’homme vers le ciel, sans cette spiritualité, c’est l’humain qui est atrophié. Film très personnel, Le Sacrifice reste parfois hermétique, mais comme pour chaque long métrage de Tarkovski, il est totalement possible d’apprécier le film sans chercher à le comprendre. Tarkovski doute encore et il laissera après sa disparition trop rapide le soin à d’autres qui n'ont pas compris son refus du "cinéma poétique" de faire à sa place "du Tarkovski" (nous serons forts, nous ne citerons pas Carlos Reygadas…). Un jour, le quotidien est troublé par des rumeurs inquiétantes de guerre nucléaire. Alexander, vêtu d’une robe de chambre surmontée du Yin et du Yang (nous avons appris par ses proches qu’il est, comme Tarkovski, un fervent asianophile), revient dans la maison vide, enclenche une musique sacrée asiatique sur son installation audio, remplit la pièce centrale des meubles de la maison, y met le feu, dans l’esprit d’un sage zen renonçant au confort, à la façon aussi d’un autel de l’Ancien Testament. Tout Le Sacrifice est orienté vers une conversion profonde du cœur, vers un désir d’aimer, par la perception d’un mystère, opérés par un bercement, vers une ascension finale, une résolution. C’est d’ailleurs là, peut-être, le grand sacrifice que doit accomplir Alexander : le sacrifice des mots. Andreï Tarkovski sur le tournage du Sacrifice (1986) Andreï Tarkovski disait : « Nous sommes crucifiés dans une seule dimension, quand l’univers, lui, est multidimensionnel. Pays : Le cookie est utilisé pour calculer les données de visiteur, de session, de camapign et de garder une trace de l'utilisation du site pour le rapport d'analyse du site. Publié le 22 juillet 2020 à 14h00. Synopsis : Alexander vit coupé du monde sur une île au large de la Suède, avec une femme qui ne l’aime pas et un enfant muet. Dans l’un de ses rêves, Andrei se contemple dans un miroir lui révélant le visage de Domenico. Mais le regard de Tarkovski dépasse toujours l’individu. Enfin, Ingmar Bergman invite Tarkovski à tourner Le Sacrifice sur l'île de Fårö où il habite. Le Sacrifice, quoiqu’impressionnant, ne nous envoûte pas comme les œuvres précédentes du réalisateur. Nous le sentons et souffrons de ne pouvoir connaître la vérité. France, Genre : Lui dont la philosophie simpliste, basé sur l’idée de profiter pleinement du monde présent sans se préoccuper aucunement ni du passé ni de l’avenir, lui surtout qui est fasciné par les événements paranormaux, propose à Alexander une solution étrange. Adelaïde, l’épouse, ancienne maîtresse du médecin Victor, n’aime pas Alexander, et tout semble les opposer. Son travail de facteur ne lui sert qu’à financer des excursions servant à rencontrer des personnes qui ont été témoins de phénomènes inexplicables. Pas foncièrement mauvaise, l’épouse fondra en larmes devant cette manifestation d’altruisme, cette prise en compte de l’autre (c’est bien cela, le sacrifice que prône Tarkovski), dont elle est incapable. Bergman admire Tarkovski et Tarkovski admire Bergman. Cette petite compagnie (Alexander, son épouse, sa fille, l’ami, qui est aussi ancien amant de la femme, l’enfant, dit « Petit Garçon », Otto le Facteur, la bonne) est réunie pour l’anniversaire du patriarche. L’auteur d ’ Andreï Roublev bénéficiera de la collaboration de personnes qui ont travaillé avec lui : le chef opérateur Sven Nikvist, les acteurs Erland Josephson et Allan Edwall, la décoratrice Anna Asp, l’assistant Daniel Bergman. Si d’autres cinéastes slaves plus jet-setteurs (Polanski, par exemple) ont bon an mal an su s’accommoder de la vie d’exil, il va de soi que cette expérience traumatise Tarkovski et que ses derniers films (on serait tenté de parler de seconde manière) s’en ressentent fortement. Il pérore, seul, dans une forêt (sur le cours désastreux du monde, l’échec du progrès, l’absence de haute conscience en l’homme), sans interlocuteur. L’histoire est pour le moins singulière : Critique, professeur réputé, Alexandre habite dans l’île de Gotland, entouré des siens. Escape from Tarkov is a hardcore and realistic online first-person action RPG with MMO features developed by Russian Saint-Petersburg-based game developer, Battlestate Games. Interprétation : Erland Josephson (Alexander), Susan Fleetwood (Adelaïde), Allan Edwall (Otto), Sven Wollter (Victor), Gudrun S. Gisladottir (Maria). Inspiré d'une nouvelle écrite par le réalisateur en 1984, ce film récapitule les thèmes fondateurs de son oeuvre, ces thèmes qui, comme il le dit, «viennent du fond de l'âme». Vient alors toute une présentation de la philosophie d’Alexander, personnage qui s’est retiré sur une île pour fuir une civilisation de plus en plus dépourvue de spiritualité. Fiche technique Synopsis. Autant ses réflexions sont intéressantes, autant les … Suède, France / 1986 / 148 min. Impossible, alors, de ne pas … Titre original : Offret Ainsi donc, lors de ce plan d’ouverture qui dépasse les neuf minutes, nous faisons la connaissance d’un homme, d’un enfant et d’un arbre. Un homme qui vit sur une île avec sa femme et son fils apprend par la … Se rendant à vélo chez la bonne en pleine nuit, il se confie à elle, révèle sans fard son amertume, sa déception face au monde (en l’image d’un jardin d’enfance magnifique qui lui était devenu horriblement indifférent), son désenchantement. Cette analyse s’attache à recréer la genèse de la composition, de sa conception initiale à sa production finale à l’aide des commentaires effectués par Eduard Artemiev et Owe Svensson (mixeur suédois qui travailla avec A. Tarkovski à la création de la bande sonore de son dernier film, Le Sacrifice). Le critique et historien du cinéma Jean Douchet a consacré son stage annuel à l'un des cinéastes russes les plus célèbres, Andreï Tarkovski. Ce sacrifice (rappelant Abraham prêt à sacrifier son fils), il y renonce. Seule Maria s’éloigne, à bicyclette, libre comme ne le sont aucuns des autres personnages. L’œuvre d’un artiste visionnaire qui, sentant sa mort prochaine, a osé se frotter à la seule question qui vaille d’être posée : celle du sens de la vie. Nous apprendrons plus tard qu’Alexander fut comédien, qu’il renonça aux planches par sentiment d’inauthenticité, de honte de cette exhibition, ce que ne manque pas de lui reprocher sa femme, habituée aux mondanités et qui ne cache pas son besoin de reconnaissance sociale.