Selon un sondage de janvier 2015, moins de 10 % des Turcs sont favorables à une reconnaissance du génocide arménien par la Turquie[180]. À partir des archives allemandes et autrichiennes, Vahakn Dadrian évoque l'exemple du général Fritz Bronsart von Schellendorf, vice chef d'état major ottoman, qui signa des ordres de déportation dans lesquels il demande que de « sévères mesures » soient prises à l'encontre des bataillons de travail arméniens[64]. Le texte indique que « C'est un devoir humain de comprendre et de partager la volonté des Arméniens de commémorer leurs souffrances pendant cette époque » puis que « Nous [la Turquie] souhaitons que les Arméniens qui ont perdu la vie dans les circonstances du début du XXe siècle reposent en paix et nous exprimons nos condoléances à leurs petits-enfants. Entre-temps avaient eu lieu les massacres hamidiens, les massacres de Cilicie et plusieurs vagues d'émigration, ce qui explique la démographie décroissante. Selon Taner Akçam, les coupables du génocide font partie des fondateurs de la République de Turquie née sept ans plus tard et le gouvernement turc ne peut donc pas « accepter que parmi « les grands héros qui ont sauvé la patrie » certains ont été des assassins ». Soghomon Tehlirian est jugé peu de temps après, le 2 et 3 juin 1921, par le tribunal de première instance de Berlin. En représailles, le 27 mai 1915, le gouvernement ottoman promulgue la loi Tehcir (loi provisoire de déportation) autorisant l'expulsion de la population arménienne hors de l'Empire ottoman, sous couvert de « déplacement de populations suspectes d'espionnage ou de trahison ». Pour la première fois le 23 avril 2014, le Premier ministre du pays, Recep Tayyip Erdoğan, adresse, dans un communiqué, les condoléances d'Ankara aux « petits-fils des Arméniens tués en 1915 »[165]. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Selon les responsables de la communauté réfugiée en Arménie, 500 000 yézidis auraient péri durant les massacres[74]. Parmi les principales dispositions de ce traité, on notera deux articles (88 et 89) concernant la République arménienne[112] : « La Turquie déclare reconnaître, comme l'ont déjà fait les puissances alliées, l'Arménie comme un État libre et indépendant. Les populations araméennes (assyrienne, chaldéenne, syriaque) et pontiques furent aussi durement touchées durant cette période, ayant été en grande partie éliminées par les autorités ottomanes[72], ainsi que certains Syriaques et Yézidis[73]. Et nous, les descendants des victimes de ce génocide, nous réitérons notre sentiment de honte de n'être pas en mesure d'empêcher la poursuite de ce génocide à travers son déni et les vagues de destruction qui se suivent à chaque génération. Le 16 décembre 2005, le procès d'Orhan Pamuk s'ouvre à Istanbul pour ces propos considérés comme une « insulte à l'identité nationale turque » et passibles à ce titre de six mois à trois ans de prison[170] ; la justice turque abandonne néanmoins les poursuites le 23 janvier 2006[171]. Par la suite, les premiers mémoriaux sont réalisés dans les années 1960 à l'occasion du cinquantième anniversaire, en Inde, aux États-Unis à Montebello, en Arménie soviétique également, à Etchmiadzin d'abord puis surtout à Tsitsernakaberd. Ils dénoncent les méthodes du sultan, exigent l'application des réformes et veulent la liberté pour tous ainsi que l'égalité entre Arméniens et musulmans. Aux marches de l'Empire, elles réclament bientôt leur indépendance et obtiennent le soutien des démocraties occidentales. Selon un conseiller auprès de l’armée allemande, Ismail Enver, le ministre turc de la défense aurait déclaré en 1915 qu’il voulait « résoudre le problème grec […] de la même façon qu’il pensait avoir résolu le problème arménien »[80]. Ce traité est signé le 10 août 1920 par les puissances parties prenantes (Empire britannique, France, Japon, Italie), et les États alliés représentés par l'Arménie, la Belgique, la Grèce, le Hedjaz, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Tchécoslovaquie et l'État yougoslave réunissant Slovènes, Croates et Serbes. »[165]. L'Allemagne entretient en Turquie, pendant le conflit, une mission militaire très importante (jusqu'à 12 000 hommes). En y ajoutant les Arméniens déportés depuis ces lieux manquants, Akçam a pu affirmer que plus d’un million d’Arméniens ont été déportés.