Au fond, la City est devenue le pétrole du Royaume-Uni. Centre historique et financier de la ville, ce grand quartier d'affaires abrite les sièges sociaux de nombreuses banques, compagnies d'assurance et entreprises multinationales. Avant que le vote pro-Brexit jette une ombre sur ce succès. « La semi-défaite des conservateurs aux élections générales, en juin, a rendu au secteur financier l’espoir de trouver un accord amiable avec les dirigeants européens », avance prudemment René Defossez. Une addition de quartiers d’affaires qui cumule les superlatifs : 400 000 salariés, 500 banques internationales, des centaines de compagnies d’assurances, de comptabilité et de services financiers… Tous ceux qui travaillent ici évoquent le dynamisme et l’énergie qui se dégagent de ce lieu. Déjà, la crise des subprimes de 2007-2008 a laissé des traces. Une proximité avec les politiques qui perdure aujourd’hui, au point que certains évoquent un « État dans l’État ».
Une forêt : La CLC possède la forêt d’Epping (2 500 hectares) située dans la grande banlieue est de Londres, ainsi que le parc de Hamstead Heath dans le nord de la ville.
Pour se faire une idée de cette puissance, il suffit de se rendre à Canary Wharf en fin d’après-midi. Avant la crise, son restaurant réalisait plus de 30.000 euros de chiffre d’affaires par semaine.
Find the best free stock images about la city londres. Mais l’objectif essentiel de la CLC consiste à promouvoir les intérêts des services financiers auprès des dirigeants britanniques. Les grandes banques vont-elles massivement déménager leurs activités sur le marché européen, Wall Street ou les places asiatiques ? Majestueux, le griffon veille sur le territoire dont il est le symbole, la City of London. » La place de Londres devient alors le pôle d’attraction européen pour les plus grands établissements nord-américains et d’Europe de l’Ouest. LA NOUVELLE PUISSANCE DES VILLES-MONDE (4/5). La tradition veut que même la reine demande l’autorisation pour entrer dans Square Mile. Pourtant, The Moniker est un des rares restaurants à avoir rouvert ses portes au cœur de la machine à sous de Londres, le quartier de la City. Une ville dans la ville, administrée par la City of London Corporation. Entre 2011 et 2012, le mouvement Occupy London a dénoncé sa responsabilité en campant sur le parvis de la cathédrale Saint-Paul. « En 1986, reprend ce professeur au King’s College, Margaret Thatcher a libéralisé les marchés financiers britanniques. « Square mile », c’est un statut sui generis. Les fonds détenus par la City of London Corporation (CLC) sont évalués entre un et trois milliards selon les sources. Mais pour Susan Bright, « le succès de la City a des effets d’entraînement, non seulement sur le reste de Londres, mais aussi sur le reste du Royaume-Uni, y compris dans d’autres villes importantes, comme Birmingham ». Il ne faut pas oublier, renchérit-on à la CLC, que les entreprises paient des dizaines de millions de livres sterling en impôts chaque année au gouvernement. » La City n’a pas dit son dernier mot. À la sortie des hautes tours des plus grandes banques de la planète – HSBC, JP Morgan, Goldman Sachs… –, le flux ininterrompu des salariés vers le métro évoque l’activité d’une ruche. Elle a ensuite franchement déroulé le tapis rouge à la finance. Le cœur battant de l’extraordinaire puissance économique du pays. Plus de 200 nationalités se mêlent ici.
Trois petits kilomètres carrés connus sous le nom de « Square Mile ». Le tout assorti d’un faible taux d’impôt sur les sociétés et d’une extrême souplesse du marché du travail…, Canary Wharf à l’heure du déjeuner. L’affaire est d’autant plus stratégique que, aujourd’hui, ce que l’on appelle communément « la City » va bien au-delà de Square Mile. Pourquoi quitter l’UE, un projet qui nous concerne depuis seulement quarante ans, changerait nos atouts ?